Exercice délicat : je dois sermonner un agent qui utilise Facebook pendant son temps de travail. Son bureau est excentré, il est doté d'un portable de fonction qu'il a le droit d'emporter chez lui, mais il a été assez bête pour négliger les paramètres de confidentialité, et une partie des collègues et des élus est au courant, il faut absolument qu'il cesse. Hormis ce fait, c'est quelqu'un qui travaille plutôt bien et qui est encore assez frais dans la collectivité. Après réflexion, j'opte pour l'approche diplomatique. Il suffirait qu'il me dise que c'est sa femme qui se connecte à la maison avec son compte pour que j'aie l'air bête...
"Je voulais qu'on parle de quelque chose d'embêtant. Apparemment, vous avez un profil Facebook et il semblerait qu'il ait une activité durant la journée...
- Ah oui, ça, c'est rien, c'est parce que mon compte s'ouvre automatiquement quand j'allume l'ordinateur. C'est pareil, si on regarde bien, je suis connecté à MSN, mais je ne m'en sers pas, ça s'ouvre tout seul."
OK, il me prend pour une conne. Mais il me revient un précepte de management plutôt bon : face à la mauvaise foi, mieux vaut prêcher le bon comportement que de faire perdre la face à l'autre, pris la main de le sac, et d'enclencher un processus infantile de bouderie.
"Vous savez, on a le droit de faire des pauses, pour certains c'est la pause cigarette, d'autres le café ou une discussion, vous c'est Facebook, mais vous comprenez bien que je suis obligée de vous demander de cesser.
- Ouais ouais, pas de problème."
Le soir même, je constate qu'il a paramétré son compte avec les paramètres de confidentialité maximums. Il aura au moins progressé dans sa connaissance de Facebook (et peut-être au passage supprimé quelques "amis").