Du cynisme administratif
-
Le PICS, ça pique !
Le décret sur les plans intercommunaux de sauvegarde est sorti !J'adore le dernier paragraphe que je ne cesse de lire et relire. Les cadres territoriaux sont enfin appréciés à leur juste valeur, puisque, selon l'estimation de l'Etat, il ne faut que 8 heures de travail à un catégorie A pour pondre un PCS.Par contre, un cabinet privé sera moins performant, puisqu'en cas d'externalisation de la mission, cela coûtera entre 5000 et 10 000 euros.Conclusion : un catégorie A produit 625 € à 1250 € de l'heure quand il en coûte 20 fois moins. -
Glissement Vieillesse Technicité.
Je ne vous dis pas la pression qui pèse sur les fonctionnaires âgés de presque 60 ans, qui déjà ont dû admettre l'idée de travailler jusqu'à deux ans supplémentaires alors qu'ils pensaient pouvoir prendre leur retraite, et terminent péniblement leur service face à une hiérarchie qui ne rêverait que de les voir partir, pour diminuer la masse salariale, pour renouveler l'équipe avec du sang neuf dans les collectivités les mieux loties, et qui entendent à la radio les grandes lignes du récent rapport de la Cour des Comptes : charges de personnel trop lourdes, absentéisme, mauvaise organisation du travail, etc. On leur dit en même temps qu'ils sont improductifs, qu'ils sont plus souvent malades, qu'on ne doit plus travailler comme avant, mais qu'il faut rester. Et, chaque matin, supporter les vannes des collègues. "Alors, papy, on attend la quille ?" -
Les chemins qui mènent aux Roms
Il y a quelques temps, nous avions des problèmes avec notre salle des fêtes qui était régulièrement louée pour des mariages. Des mariages communautaires, comme disent les journaux. 800 invités alors que la salle n'en contient que 300, des vivres par palettes entières, des centaines de voitures garées dans les massifs. Le lundi matin, à l'état des lieux de restitution, le cousin de la mère du marié, seul au milieu d'un océan de détritus, ne prenait même pas la peine de réclamer le remboursement de la caution, versée en liquide, laquelle ne couvrait pas la facture de l'entreprise de nettoyage.
Stop ! ont dit les élus, on ne leur loue plus.
Tout le monde était d'accord sur la nécessité d'agir. On avait épuisé les moyens de coercition, il allait falloir réglementer. On sentait bien cependant que la rédaction de la délibération serait délicate. Rapport au contrôle de légalité, mais aussi peut-être à une forme de gêne que nous ressentions.
Oui, dans les communes, on a parfois d'étranges scrupules.
-
Aff. Coconne et Grand Chef Sioux / Zoé Shepard, la jurisprudence que tout le monde attend
Lorsque je prends ma casquette de formatrice en "FIC", il y a toujours ce grand moment où l'on aborde les droits et obligations du fonctionnaire. De tous les fonctionnaires. Et notamment la définition de la fameuse obligation de réserve, que l'on a tendance à citer à tout bout de champ.
Pour éviter que mes stagiaires piquent du nez, je prends des illustrations.
"Tenez, par exemple, en ce moment, nous avons un cas très intéressant. Une fonctionnaire territoriale menacée de révocation, carrément, au nom de cette obligation de réserve.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle a écrit un livre où elle décrit de l'intérieur le fonctionnement de sa collectivité, et de façon très critique.
- Mais elle donne des noms ?
- Non, en principe on ne peut pas reconnaître les personnes concernées.
- Alors, où est le problème ? demande un stagiaire qui a bien suivi, elle a droit à la liberté d'expression, non ?
- Mais oui. Bon, l'affaire n'est pas tranchée, ce cas fera jurisprudence probablement, mais vous voyez jusqu'où cela peut aller..."
Je vois d'ici la jurisprudence : CE 31/12/2012 n° 4564648, aff. Coconne et Grand Chef Sioux / Zoé Shepard, ça a de la gueule non ?
Edit. La sanction serait apparemment l'exclusion temporaire pour une durée de 2 ans, sans traitement évidemment, soit la sanction maximale du 3ème groupe, la révocation étant une sanction du 4ème groupe.
Toutes les informations sur le site Facebook de Zoé Shepard.
-
Un repas arrosé
"Ah moi je m'en occupe plus, du repas du CCAS ! s'exclama l'adjoint. Enfin, surtout du transport des résidents de la Maison de retraite. Non mais dites, fallait voir l'état de la voiture, j'ai dû éponger et aérer, elle était contente ma femme !
- Sans compter que l'année dernière il y en a qui ont mis deux jours à dégriser... Cette année, je les surveillais, mais y'a le père Rimbaud qui a réussi à finir les fonds de verre dans mon dos. Faut qu'ils arrêtent de nous envoyer ceux qui sont en sevrage, aussi, c'est dur pour eux !
- Bon, l'année prochaine on revoit complètement le système. C'est nous qui irons faire une animation à la Maison de retraite, je ne sais pas moi, des crêpes, un accordéoniste, mais ils ne viennent plus au repas des Anciens, ça va bien !"