Nous révisons actuellement le Plan Local d'Urbanisme. Conscients des enjeux environnementaux, soucieux de respecter le "Grenelle", nous tâchons d'estimer au plus juste les surfaces nécessaires à l'urbanisation future. Dans cette petite commune semi-rurale, l'évidence s'impose rapidement : il ne sera plus possible d'autoriser l'extension pavillonnaire dans les nombreux hameaux que compte la commune. Les amateurs de "campagne" (entre guillemets, tant cette notion reste à définir) devront donc se rabattre sur les quelques fermettes existantes à rénover. Fini le pavillon en plein champ qui obligera les futurs propriétaires à d'innombrables trajets polluants et coûteux vers le travail, l'école, les commerces. Tout le monde est bien d'accord autour de la table.
Après la réunion, nous échangeons autour d'un café et en discutant, nous en venons à vanter les charmes de notre territoire, ces jolies bâtisses traditionnelles qu'il ne faut surtout pas gâcher avec des vérandas et des vélux. Nous découvrons que la jeune femme du bureau d'études habite une ferme rénovée, que le technicien de la communauté de communes vit en rase campagne, tandis que j'habite moi-même un coquet hameau. Voilà, c'est la France qui se dessine, avec d'un côté les cadres trentenaires ou quadras qui retapent avec goût les maisons anciennes nichées dans la nature et dont les salaires confortables leur permettent d'assumer le coût des transports, et qui plus tard n'hésiteront pas à réclamer de belles routes goudronnées et de l'éclairage public, tout en payant une misère en taxes locales parce que la réforme des bases d'imposition n'a toujours pas été faite, et de l'autre la masse des salariés besogneux qui ne pourront prétendre qu'à des parcelles de 400 ou 600 m² où leur pavillon de 80 m² leur coûtera une fortune en taxe d'aménagement.
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Votre fille a 20 ans
Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite
Madame, hier encore elle était si petite
Et ses premiers tourments sont vos premières rides
Madame, et vos premiers soucis*
Et le premier des soucis, c'est la fin du Supplément Familial de Traitement...
*Paroles de Georges Moustaki