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  • Vive l'administration... libre !

    Cher, très cher Etat,

    Cette année, vous m'avez envoyé un contrôleur de la CAF pour notre accueil de loisirs. Nous l'avons accueilli très gentiment, pendant une journée entière où je n'ai pas pu travailler mais seulement lui faire des photocopies. Il est parti fort satisfait, du moins l'espère-je, et nous a transmis deux mois plus tard un rapport concluant à un solde de 52,46 € à nous reverser pour notre contrat Enfance. Comment m'empêcher de penser que frais de déplacement + traitement du contrôleur + reversement des 52,46 € eussent représenté des économies pour la CAF ?

    Puis vous avez décidé de faire un contrôle URSSAF de ma collectivité. C'est votre droit le plus strict et je le respecte. Aussi, j'ai passé quelques heures à remplir votre questionnaire et à rassembler les pièces nécessaires. Bien entendu, vous avez choisi comme année de contrôle l'année 2008, celle des élections, ce qui a pour résultat de dédoubler les renseignements à fournir puisque nous avons changé de Maire. A ce jour je n'ai pas les résultats de votre contrôle.

    Ensuite vous m'avez envoyé une lettre pas très gentille nous demandant de reprendre l'affectation du résultat de notre budget, pour le motif suivant :

    reprise déficit.jpg
    Là, j'avoue que j'ai été vexée, car j'entends encore l'ancien trésorier, celui qui m'a formée à mon entrée dans la fonction publique territoriale, me dire "Mais gommez-moi ces chiffres après la virgule, je ne veux pas voir de centimes dans un budget !" Nous allons donc voter une décision modificative, et je vous enverrai trois exemplaires de l'épaisse liasse (que vous exigez car une simple délibération d'une page ne vous suffit pas), pour 0,90 € donc.
    J'avoue que parfois je ressens un peu de lassitude. Mais finalement je réfléchis que si, dans une semaine de travail, je supprimais le temps passé à lire vos circulaires, à répondre à vos enquêtes, à faire respecter vos réformes et à envoyer des justificatifs à vos agents, peut-être bien que je n'aurais pas de quoi occuper un emploi à temps complet,.
    Et là, pour le coup, je pourrais m'administrer librement.

     

  • Aff. Coconne et Grand Chef Sioux / Zoé Shepard, la jurisprudence que tout le monde attend

    Lorsque je prends ma casquette de formatrice en "FIC", il y a toujours ce grand moment où l'on aborde les droits et obligations du fonctionnaire. De tous les fonctionnaires. Et notamment la définition de la fameuse obligation de réserve, que l'on a tendance à citer à tout bout de champ.

    Pour éviter que mes stagiaires piquent du nez, je prends des illustrations.

    "Tenez, par exemple, en ce moment, nous avons un cas très intéressant. Une fonctionnaire territoriale menacée de révocation, carrément, au nom de cette obligation de réserve.

    - Pourquoi ?

    - Parce qu'elle a écrit un livre où elle décrit de l'intérieur le fonctionnement de sa collectivité, et de façon très critique.

    - Mais elle donne des noms ?

    - Non, en principe on ne peut pas reconnaître les personnes concernées.

    - Alors, où est le problème ? demande un stagiaire qui a bien suivi, elle a droit à la liberté d'expression, non ?

    - Mais oui. Bon, l'affaire n'est pas tranchée, ce cas fera jurisprudence probablement, mais vous voyez jusqu'où cela peut aller..."

    Je vois d'ici la jurisprudence : CE 31/12/2012 n° 4564648, aff. Coconne et Grand Chef Sioux / Zoé Shepard, ça a de la gueule non ?

     

    Edit. La sanction serait apparemment l'exclusion temporaire pour une durée de 2 ans, sans traitement évidemment, soit la sanction maximale du 3ème groupe, la révocation étant une sanction du 4ème groupe.

    Toutes les informations sur le site Facebook de Zoé Shepard.