Le conseil municipal commence. Le Maire et moi avons à peine eu le temps de nous voir avant la séance, et comme d'habitude, au cours de la semaine, des points se sont ajoutés à l'ordre du jour. Je lui ai glissé des indications au crayon dans la note de synthèse dont il se sert comme fil conducteur. Les points défilent sans trop de difficulté, les délibérations sont votées à l'unanimité, tout va bien. Arrive un point plutôt technique, l'approbation du rapport annuel sur la qualité du service public des ordures ménagères, et soudain je réalise que j'ai sous-estimé l'intérêt que les conseillers pouvaient porter à ce rapport épais, truffé de chiffres et globalement imbitable. Ils le pressent de questions sur le contenu du rapport alors qu'il ne l'a pas lu... Tandis que je retiens ma respiration, le Maire se livre alors à un exercice périlleux : il prend connaissance du rapport en même temps qu'il le présente à l'assemblée, avec le ton vaguement désabusé d'un expert qui consent à se livrer à de la vulgarisation scientifique. J'observe les réactions, les élus n'y voient que du feu. Chapeau.
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La mega boulette
C'est la cata. Les convocations sont parties, impossible d'annuler le conseil municipal. On va se faire allumer.
Du calme, réfléchissons.
Au pire, on n'aura pas le quorum, il faudra recommencer. Tant pis, c'est trop tard.
Ca la fiche mal, quand même...
Nous avons convoqué le Conseil municipal demain soir alors que la France joue contre le Mexique.
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Deux casquettes et un revers
Quelques mois après ma prise de fonctions, je me rends à la bibliothèque (municipale mais tenue par des bénévoles) avec mes enfants.
"Bonjour, j'aimerais m'inscrire s'il vous plaît.
- Oui, il faut payer la cotisation à la mairie puis revenir avec le reçu."
La mairie ? Bon sang mais c'est bien sûr...
Le lendemain matin, je demande machinalement à l'accueil combien je dois pour la cotisation.
"Ben... Vous le savez bien, c'est vous qui prenez les délibérations !"
Oui, bon... On ne peut pas se souvenir de tout, hein ?
Le soir, je retourne à la bibliothèque munie de mon reçu.
"Très bien, merci. Je vais vous faire votre carte. Votre nom ? Ah mais vous travaillez à la mairie ?
- Euh, oui...
- Ah, ça tombe bien, je voulais vous demander justement, pour les travaux... bla bla... ça fait des mois qu'on a signalé la chose... bla bla bla... On en est où... et puis tant que je vous tiens..."
Et merde.
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969 attachés et moi et moi et moi...
Où peut-on trouver la plus grande concentration d'attachés territoriaux ?
Au conseil régional d'Ile-de-France ? à l'EPAD ? au CNFPT ?
Mais non, à Pantin, dans le 93. Plus précisément devant le CIG Petite couronne où se tient l'examen professionnel d'attaché principal en ce 1er juin 2010.
Des attachés en jean-Converse, des attachés en tailleur, des attachés stressés qui jouent avec leur téléphone, des attachés qui se demandent bien ce qu'ils font là, des attachés qui ont suivi la préparation à l'examen, des vieux attachés, des jeunes attachés, des attachées enceintes, des attachés barbus, des attachés urbains, des attachés ruraux, des attachés qui dirigent 60 personnes, des attachés qui n'encadrent personne, et puis moi, attachée détachée, un peu agacée de devoir encore me soumettre à l'épreuve de la copie qui sera corrigée par d'autres attachés.