Elle est assise devant moi, le menton tremblant, les mains serrées sur un mouchoir.
"Vous comprenez, c'est devenu infernal, ces jeunes, ils jettent de la terre sur nos fenêtres, ils nous insultent. Il faut fermer ce passage !"
Je mime la compassion. Elle m'emmerde franchement. Je sais par ailleurs que c'est elle qui insulte les gens qui empruntent cette fichue venelle sous ses fenêtres dont elle n'a jamais voulu.
"On n'en dort plus, on ne pense qu'à ça. Alors vous, vous allez fermer le passage !"
J'essaie de lui expliquer que les élus ne seront certainement pas d'accord pour fermer ce passage très utile pour rejoindre le centre-bourg. Elle me sort alors la menace suprême.
"Et encore, là, vous avez de la chance que ce soit moi, parce que si c'est mon mari qui vient, ce s'ra une autre chanson !"