Naguère, on recevait les circulaires de la Préfecture par courrier. Elles étaient toujours bien rédigées, transmises avec soin, les annexes étaient lisibles, soigneusement agrafées, dans une enveloppe kraft solide. L'en-tête officiel, bleu blanc rouge, attirait notre attention et le respect.
Aujourd'hui que tout arrive par courriel, il n'est pas rare de recevoir un message intitulé "ScanAficio564864156486" avec une pièce jointe annexée. Pour un peu, mon logiciel de messagerie les enverrait dans la boîte des spams. Et voilà ma circulaire scannée en pièce jointe, 128 pages à imprimer, mal scannées, de travers, illisibles, en noir et blanc.
Ma collègue-35-ans-de-mairie trouve qu'on consomme beaucoup de papier. Elle qui utilise les vieux bulletins de vote comme post-it, par économie, se désespère. Car on nous demande de dématérialiser, mais personne n'aime lire sur écran. Alors on imprime.
A l'heure de la dématérialisation, je veux bien suivre le mouvement, mais il faudrait que l'Etat forme ses agents à scanner correctement, à renommer ses fichiers de façon lisible, à utiliser PDF Creator, et surtout qu'il nous dote de liseuses de qualité, ces fameux livres numériques qui pourraient remplacer l'inutile Dotation de Solidarité Rurale.