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Ils décrètent, on dit crotte

  • Petite pensée d'aujourd'hui

    Comme plus de 1500 territoires, notre EPCI a été doté d'un chef de projet pour accompagner notre ville centre, "Petite ville de demain". Nous avons docilement recruté cette personne dont l'Etat paye les trois quarts du salaire, au moyen d'une fiche de poste déjà rédigée. Personne très compétente au demeurant, et d'un dynamisme admirable. Au fur et à mesure que le programme se déroule, dûment coachés par un cabinet conseil lui-même rémunéré par l'Etat, les chefs de projets PVD sont invités à réseauter assidûment. Ils sont sommés de réaliser un diagnostic territorial dont la trame leur est fournie. On leur ouvre l'accès à des bases de données fiscales, sur les logements vacants, les revenus des ménages... Puis sort le "projet de territoire" qui n'a de local que le nom. Tandis que certains élus s'imaginent encore que le programme PVD leur donnera accès à des subventions pour leurs projets, leurs chefs de projets s'épuisent à faire comprendre que tout l'argent du programme part dans de l'ingénierie. "Ah, encore des études", soupirent les élus excédés. Pendant ce temps, une pensée formatée par McKinsey et E&Y s'immisce partout, avec l'idée sous-jacente que les élus n'y connaissent rien en revitalisation, qu'ils ont fait assez de dégâts depuis 50 ans dans les villes et villages, gaspillé l'espace, bradé les terres agricoles aux supermarchés (ce qui n'est pas faux), laissé les lotissements s'étaler (pas faux non plus). La petite ville de demain sera bientôt partout en France, avec son centre-ville refait en "coeur de village", sa maison France Service et ses tiers-lieux, micro-folies, espaces de coworking, nouvelle uniformité traversée silencieusement par des voitures électriques.

  • Stoooop !

    La Préfecture relance les collectivités retardataires qui n'ont pas encore adhéré au dispositif ACTES pour la télétransmission de leurs arrêtés, délibérations, etc. Au passage, on nous précise que les CCAS ne doivent pas télétransmettre sous le même sceau que la commune ! Encore un dépense inutile ! Une centaine d'euros à l'année, ce n'est rien pour le CCAS d'une grande ville, mais pour le CCAS d'une commune de 300 habitants, cela représente autant d'aide sociale en moins. Qui, mais qui, va arrêter de décréter ainsi ?

  • Courage, dématérialisons !

    Je sors, la tête farcie, d'un énième rendez-vous avec un fournisseur de solutions informatiques en vue de la dématérialisation de nos documents. Avec l'approche de l'échéance de 2014 - pas celle des municipales, celle du fameux PES V2, le nouveau protocole d'échange standard de la Direction des Finances - nous allons enfin passer à la transmission dématérialisée des pièces justificatives : factures, devis, bons de commande, marchés. Du coup, je suis assaillie de demande de rendez-vous des prestataires informatiques de la région. Open Bee, Nérios, Therefore, c'est toute une panoplie de solutions, toutes différentes, toutes séduisantes, mais impossibles à comparer entre elles. Ceci dit, il y a toujours une faille.

    "Et... pour les factures écrites à la main, sur papier autocopiant au format A5, on fait comment, ça reconnaît les caractères quand même votre technologie OCR ?
    - Comment ça, des factures à la main ?
    - Ben oui, la boulangerie du coin de la rue qui fournit la cantine, la station d'essence où vont les véhicules municipaux...
    - Ah non, là ça océrise pas, ça océrisera pas du tout..." a reconnu le commercial d'un air soudain très las.



  • Les torche-cul de la Préfecture

    Naguère, on recevait les circulaires de la Préfecture par courrier. Elles étaient toujours bien rédigées, transmises avec soin, les annexes étaient lisibles, soigneusement agrafées, dans une enveloppe kraft solide. L'en-tête officiel, bleu blanc rouge, attirait notre attention et le respect.

    Aujourd'hui que tout arrive par courriel, il n'est pas rare de recevoir un message intitulé "ScanAficio564864156486" avec une pièce jointe annexée. Pour un peu, mon logiciel de messagerie les enverrait dans la boîte des spams. Et voilà ma circulaire scannée en pièce jointe, 128 pages à imprimer, mal scannées, de travers, illisibles, en noir et blanc.

    Ma collègue-35-ans-de-mairie trouve qu'on consomme beaucoup de papier. Elle qui utilise les vieux bulletins de vote comme post-it, par économie, se désespère. Car on nous demande de dématérialiser, mais personne n'aime lire sur écran. Alors on imprime.

    A l'heure de la dématérialisation, je veux bien suivre le mouvement, mais il faudrait que l'Etat forme ses agents à scanner correctement, à renommer ses fichiers de façon lisible, à utiliser PDF Creator, et surtout qu'il nous dote de liseuses de qualité, ces fameux livres numériques qui pourraient remplacer l'inutile Dotation de Solidarité Rurale.

  • Zyva, ton profil d'acheteur sur Facebook

    Il faut dématérialiser, qu'ils disent... Reconnaissons que, si les collectivités traînent la patte, les entreprises sont encore plus réticentes à transmettre leurs offres sous forme dématérialisée. Les bonnes vieilles doubles enveloppes ont encore de beaux jours devant elles. En attendant, il faut bien s'habituer à la plateforme de dématérialisation que nous avons acquise auprès d'un fournisseur. J'ai la notice, la clef USB, mais l'installation prend des plombes et la notice est rébarbative. A l'époque des blogs et des réseaux sociaux, la dématérialisation n'a rien d'intuitif. Alors, me suis-je dit, est-ce que les textes réglementaires m'interdisent de créer un compte Facebook de ma collectivité pour y publier nos avis de MAPA ? Ben non.

    J'imagine ce que ça peut donner :

    "Big boss Veolia" veut être ton ami, accepter / ne pas accepter ?

    "La Lyonnaise" vous a envoyé un poke.

    "Bouygues" wants to win fast money.