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Ils décrètent, on dit crotte - Page 2

  • GIPA ou pas ?

    Pour la troisième année consécutive, le gouvernement nous accorde royalement la Garantie individuelle du pouvoir d'achat. La GIPA. Elle consiste à verser une prime aux agents dont le pouvoir d'achat n'a pas suivi l'inflation ces quatre dernières années. Un geste généreux, très beau, vraiment.

    Pour calculer cette prime, il faut simplement appliquer à chaque agent une formule de calcul que l'on trouve par exemple ici.

    La première année, je me suis fait avoir, j'ai pris chaque agent un par un. Zéro, zéro et trois fois zéro. Tiens, me dis-je, flairant vaguement l'entourloupe, c'est signe que les carrières sont dynamiques, les agents ont eu des avancements, leur pouvoir d'achat a progressé plus vite que l'inflation, tout va bien.

    La deuxième année, j'avais changé de collectivité. J'ai pris mes nouveaux agents un par un. Toujours rien. D'accord, ça y est, j'ai compris. La GIPA a été inventée par des esprits retors pour nous apporter la démonstration mathématique de notre scandaleuse progression.

    Cette année, la GIPA, j'irai pas.

  • Camping pong

    Je n'aime pas tirer à vue sur les décisions présidentielles et gouvernementales, mais il faut bien reconnaître que les réformes récentes ont ouvert de fabuleux marchés aux cabinets privés d'audit, d'expertise ou de contrôle.

    On connaissait les bureaux de contrôle technique, la coordination S.P.S., puis vinrent les diagnostics obligatoires, tels que l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, sans parler de tous les diagnostics qui s'imposent également aux particuliers. Voici maintenant que le classement des hébergements touristiques va devoir lui aussi dépendre de l'avis d'un bureau d'études privé, et donc payé par la collectivité.

    Autrefois, c'était une commission préfectorale qui venait visiter notre bon vieux camping municipal pour lui attribuer ses étoiles. Au 1er juillet, son classement disparaît d'office et il faut lancer une nouvelle procédure de classement.

    Sauf qu'à ce jour les critères ne sont pas encore connus.

    Donc, encore une fois, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangés, mais je peux d'ores et déjà inscrire au moins 2000 € au budget, avec le sentiment un peu amer d'engraisser un cabinet privé pour des compétences qui, en cherchant un peu, pourraient se trouver chez un fonctionnaire, fut-il territorial...

  • Qui saura, qui saura, qui saura... ?

    La loi de finances rectificative pour 2010 a modifié le régime de la TVA immobilière, comme ça, subrepticement, presque en cachette. Encore une harmonisation avec le droit communautaire, paraît-il. A effet immédiat.

    Un notaire de province tomba dessus. Très alarmé, il téléphona immédiatement aux mairies qui avaient des lotissements en cours de commercialisation et avaient opté pour l'assujettissement à la TVA. "Suspendez les ventes ! leur dit-il. Ou du moins tel serait mon conseil. La prudence la plus élémentaire nous recommande de prendre l'attache des services fiscaux pour savoir si la réforme s'applique à toutes les ventes à compter de dorénavant. Vous vous rendez compte, ça change tout pour le prix final et les droits de mutation !"

    Dans le meilleur des cas, les secrétaires et DGS en avaient entendu parler, mais sans bien comprendre les subtilités de la réforme. On prit donc l'attache du trésorier.

    Celui-ci n'en avait pas entendu parler. Quelle idée, aussi, quand on est comptable du Trésor, d'aller perdre du temps à lire la loi de finances rectificative, hein, je vous le demande ?

    Il promit donc de se renseigner et d'apporter une réponse rapidement.

    En attendant, une secrétaire fit une rapide recherche sur Internet et découvrit que la question avait justement été posée par une députée dans le cadre des questions au gouvernement, sans avoir reçu de réponse à ce jour.

    Ni le notaire, ni le trésorier, ni la députée n'ayant obtenu de réponse, je renonce à chercher.

    Donc, aujourd'hui, dans ce pays, il est impossible de connaître le régime fiscal applicable aux lotissements communaux en cours de commercialisation.

  • Service minimum d'écueil

    Me voilà entourée d'une douzaine d'enfants et presque autant d'adultes. ATSEM, personnel d'entretien, du restaurant scolaire, tout le monde est au garde à vous dans l'école désertée par les enseignants.

    "Bon, eh bien... "

    C'est à moi de prendre les décisions qui s'imposent. Qui vais-je renvoyer à domicile ?

    "Je pense qu'en termes d'encadrement nous sommes largement bons..."

    Sourires goguenards. Mon cerveau mouline à toute allure. Entre les ATSEM titulaires, le vacataire, le CAE, la stagiaire, qui considère-t-on en trop ? Et comme les autres vont finir plus tôt, faut-il leur faire cadeau de ces heures ? Ne vais-je pas créer des injustices ? N'est-ce pas un peu ridicule, 5 adultes pour 12 enfants ? Je brode pour gagner du temps.

    "Vous devez bien avoir des préparations à faire, du ménage, vous pouvez vous avancer dans votre travail ?

    - Oui, oui, dit vaguement l'assistance."

    Pour finir, je confie les enfants présents aux ATSEM et renvoie les autres chez eux. A la cantine on mangera des raviolis et tout le monde finira plus tôt. Et en plus j'ai décidé que c'était cadeau, car à l'idée de comptabiliser des heures pour 12 personnes ayant des plannings différents, les bras m'en tombent. J'espère seulement que le Maire m'approuvera dans cette décision...

    Il me reste à envoyer les éléments à l'Inspection Académique, tout ça pour rien puisque de toute façon nous ne serons pas indemnisés

     

     

     

  • Coup de sifflet, fin de la récré

    Coup de tonnerre dans le ciel territorial : le seuil des 20 000 euros est annulé ! Les services d'achat des collectivités sursautent, en ce lundi matin brumeux, le nez dans la tasse à café. Ca sent le chaud dans les rédactions de la Gazette et du Moniteur. Ben mince alors, qu'est-ce qu'on fait nous maintenant ? Eh ben on reprend le bon vieux seuil des 4000 euros. 4000 euros hors taxes et pas un de plus, au-delà desquels il est obligatoire de faire une publicité et une mise en concurrence avant tout achat. Crotte.

    Enfin, on attend l'avis de l'Europe, qui pour changer risque de trouver cette annulation non conforme au droit communautaire. En attendant, je rouvre le parapluie et je remets mes gants MAPA.

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