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Le management pour les nuls

  • On se dit tout ?

    Dans la Gazette des communes de cette semaine, on peut lire un article intéressant sur "les phrases qu'il ne faut jamais prononcer" quand on s'adresse à un élu, un collègue ou un agent. Par exemple, au Maire on ne dira jamais "Ce n'est pas possible, ce n'est pas légal". A un collègue, mieux vaut éviter de se poser en donneur de leçon (le fameux "Je n'ai pas de conseil à te donner mais..."). A un agent, "Vous êtes nul" est à proscrire, même si on le pense très fort...

    J'ajouterais, pour compléter cet article, ce qu'il vaut mieux ne pas entendre de la bouche des élus lorsqu'on est DGS ou cadre, surtout dans une petite collectivité :

    "Il faudrait lancer ce projet toutes affaires cessantes..." (comme si on pouvait laisser tomber les payes du personnel, ignorer les dates butoir de l'enquête publique qui se déroule ou les délais de l'appel d'offres que l'on vient de lancer...)

    "Virez-moi cet agent !" (le statut, quel statut ?)

    "Vous devriez déléguer" (ben oui tiens, je vais demander à la collègue de l'accueil, qui jongle entre le téléphone et les cartes grises, de faire mon mémoire en réponse au tribunal administratif.)

    "Vous avez faxé à l'entreprise Machin la consultation pour le mobilier de l'école ? Non, parce que j'ai croisé le PDG hier aux Voeux de La-commune-d'à-côté et il n'a toujours rien reçu !" (C'est normal, nous n'avons pas encore lancé la procédure...)

    "J'sais pas pour vous, mais moi il n'est pas question que je me représente en 2014 !" (Ben moi, j'me tâte...)

     

    Bon, d'accord, je fais un peu de mauvais esprit, ce n'est pas le même élu qui a dit tout ça...

     

  • Bonne année ? (1)

    Janvier, voeux, distribution des notations. Ouf, ce sont les dernières puisque l'année prochaine nous expérimenterons l'évaluation professionnelle, ce que nous faisions déjà de toute façon, mais à la manière de M. Jourdain, sans l'avoir officialisé par délibération.

    Hier donc, je distribue les notations avec un brin d'explications. Et ce matin, en retour, j'ai :

    - un départ précipité pour aller voir le médecin et obtenir un arrêt de travail,

    - 2 demandes pour passer des examens ou des concours, résultat d'un patient travail de persuasion et aussi de la maigreur de l'augmentation annuelle de l'IAT, restriction budgétaire oblige.

    Finalement, je décide de juger le bilan plutôt bon.

     

  • Perdre la face(book)

    Exercice délicat : je dois sermonner un agent qui utilise Facebook pendant son temps de travail. Son bureau est excentré, il est doté d'un portable de fonction qu'il a le droit d'emporter chez lui, mais il a été assez bête pour négliger les paramètres de confidentialité, et une partie des collègues et des élus est au courant, il faut absolument qu'il cesse. Hormis ce fait, c'est quelqu'un qui travaille plutôt bien et qui est encore assez frais dans la collectivité. Après réflexion, j'opte pour l'approche diplomatique. Il suffirait qu'il me dise que c'est sa femme qui se connecte à la maison avec son compte pour que j'aie l'air bête...

    "Je voulais qu'on parle de quelque chose d'embêtant. Apparemment, vous avez un profil Facebook et il semblerait qu'il ait une activité durant la journée...

    - Ah oui, ça, c'est rien, c'est parce que mon compte s'ouvre automatiquement quand j'allume l'ordinateur. C'est pareil, si on regarde bien, je suis connecté à MSN, mais je ne m'en sers pas, ça s'ouvre tout seul."

    OK, il me prend pour une conne. Mais il me revient un précepte de management plutôt bon : face à la mauvaise foi, mieux vaut prêcher le bon comportement que de faire perdre la face à l'autre, pris la main de le sac, et d'enclencher un processus infantile de bouderie.

    "Vous savez, on a le droit de faire des pauses, pour certains c'est la pause cigarette, d'autres le café ou une discussion, vous c'est Facebook, mais vous comprenez bien que je suis obligée de vous demander de cesser.

    - Ouais ouais, pas de problème."

    Le soir même, je constate qu'il a paramétré son compte avec les paramètres de confidentialité maximums. Il aura au moins progressé dans sa connaissance de Facebook (et peut-être au passage supprimé quelques "amis").

  • A mettre dans votre LIF pour utiliser votre DIF

    stage                Gérer les conflits entre les agents et les élus
    domaine            Management
    sous-domaine    Management des équipes et des personnes
    durée           3 jour(s)

    public visé   

    * Toute personne impliquée dans des situations de travail difficiles générant des tensions dans son environnement professionnel

    objectif   

    * Prendre du recul pour analyser les causes des tensions, les siennes et celles perçues chez les autres
    * Développer sa capacité à communiquer avec les personnes concernées
    * Identifier ses marges de maneouvre pour contribuer au renforcement de la cohésion au sein de l'équipe

    contenu   

    * Clarification des notions : différence entre tension, conflit et problème
    * A partir des situations apportées par les participants, analyse des facteurs et processus qui génèrent des tensions dans le travail
    * Modes de communication et de fonctionnement qui facilitent la régulation des tensions
    * Entraînement à la communication : développer sa capacité à s'exprimer tout en écoutant le point de vue des autres
    * La régulation des tensions au service de la cohésion d'équipe

    études de cas

    * Gérer la secrétaire en pleurs dans votre bureau
    * Comment ne pas dire "sale con de Maire" alors qu'on le pense très fort ?
    * Savoir rester digne quand votre réunion part en couille

  • Evaluation, notation, régression

    L'entretien d'évaluation s'achève. Après avoir fait un bilan de l'année et évoqué les possibilités d'avancement, je m'apprête à conclure. En face de moi, la collègue se tortille sur sa chaise mais semble globalement satisfaite de l'appréciation qu'elle reçoit. Je lui demande si elle a des questions.

    "Euh, non. Si... votre chat, il va bien ?

    - Euh... oui, pourquoi ?

    - Parce que le nôtre, il est malade, il a la grippe du chat. Vous savez, nous, on n'a pas d'enfant, alors notre chat, c'est tout pour nous.

    - Ah, je suis désolée, mais il va se remettre. Donc vous n'oubliez pas de repasser en début de semaine prochaine signer la fiche de notation, hein ?"