UA-114308868-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Pourquoi dit-on un P 503 ?

    Comme beaucoup de DGS, j'ai appris les finances publiques sur le tas. D'ailleurs, hormis des formations généralistes qui englobent le droit public, les finances, etc., existe-t-il un diplôme de comptable public, de niveau bac pro par exemple ? Finalement, nous sommes tous des autodidactes en la matière. Ce qui explique pourquoi, lorsque je téléphone au trésorier, j'ai toujours la même hésitation que l'écolier face au maître. J'ai l'impression que je vais me faire taper sur les doigts, et ce même après 15 ans d'expérience et après avoir piloté des budgets de plusieurs millions. Et le trésorier, au bout du fil, m'assène comme à plaisir des nomenclatures exotiques, des écritures d'ordre que je note fébrilement, des états fiscaux et autres P 503. Comment font-ils pour retenir tout cela ? Le pire, c'est pour les budgets de lotissement, une sombre mécanique dont seul l'inventeur sait le secret, et qu'on se contente de recopier bêtement. Et puis, je ne sais jamais comment prononcer les numéros de compte : 21571, dit-on deux-cent quinze soixante et onze ou vingt-et-un cinq cent soixante et onze ? Cette mélasse dans laquelle beaucoup d'entre nous sommes plongés, c'est un véritable tabou qu'il va falloir lever un jour ! Et, pour commencer, j'aimerais bien savoir pourquoi on dit un P 503...



  • Le business des annonces légales

    Tiens, voilà une question que je me pose tout à coup : est-ce que l'argent des annonces légales va entièrement au support de communication ? Est-ce que les journaux reversent à l'Etat une taxe sur les annonces légales ? Quand on voit le prix des annonces pour la moindre enquête publique (plus de 500 € pour notre enquête publique de PLU), et sachant que nous sommes plus de 40 000 collectivités territoriales à pouvoir publier des annonces légales, ça fait un joli montant... Après quelques recherches, je vois que la loi en vigueur remonte à René Coty. L'annonce légale, serait-ce plus juteux que le parfum ?



  • Quand l'administré est une star

    La star a une vie matérielle, un domicile, un compteur d'eau, des papiers à faire, elle a des enfants, fait des travaux dans sa maison, bref, la star a forcément, tôt ou tard, besoin de venir à la mairie en personne. En général, elle n'arrive pas incognito, la star. Elle est reçue dans un bureau, pas au guichet. Quand une star vient s'installer dans la commune, on le sait bien longtemps avant, par une indiscrétion du notaire, du vendeur qui en profite pour se faire mousser un peu : "Oui, je m'en vais, je change de vie, ça devenait petit, ah, au fait, j'ai vendu à Depardieu" (c'est juste un exemple). Et c'est là que, en tant que DGS, j'observe avec stupeur la façon dont tout le monde, aussi bien les élus que les collègues, se met à piétiner allègrement les principes du service public : équité, neutralité, continuité.

    Dans ma petite commune semi-rurale, plusieurs personnalités ont un pied-à-terre. Bien sûr, ce n'est jamais un domicile permanent, juste une bicoque (de 300 m²) pour passer les week-ends. Alors, la star, quand vient l'enquête publique du PLU, vient s'assurer que ses biens ne sont pas trop malmenés. Mais la star n'attend pas que le commissaire enquêteur soit libre, non non non, la star fera envoyer un courrier par son avocat. Ou bien la star entreprend de gros travaux sans permis de construire. Le Maire se dit que son devoir est de l'informer de ses obligations, car elle ne doit pas savoir, la star. Il envoie donc un gentil courrier pour demander une régularisation. La star ne prend pas la peine de répondre, et envoie son architecte régler la paperasse. Mais l'architecte en question est aussi une star, et on s'aperçoit qu'il n'est pas habilité à signer un permis de construire, car de diplôme d'architecture point ! Il est juste décorateur...

    Dans toutes ces situations, le DGS désemparé ose suggérer au Maire un peu plus de fermeté, alors il lui répond emploi local (la star, pas bête, fait travailler les artisans du coin), notoriété, entregent utile pour de prochains dossiers, levier politique, sponsoring de clubs sportifs. Le DGS, dépité, s'en retourne à son bureau et, faussement blasé, déclare à la cantonade : "Ah, quelle plaie, j'ai encore dû recevoir Depardieu..."